Batik fête son dixième anniversaire

Publié le par bigso

Il y a dix ans de cela lorsque sortait le premier numéro de Batik, nous écrivions que notre ambition d’« observer de façon vigilante la manière dont une société comme la notre se comporte réellement au contact des NTIC, et surtout comment elle se les approprie au quotidien, avec ses handicaps et ses avantages, à son rythme propre et à travers ses prismes culturels ». En nous lançant dans cette aventure, nous étions loin d’imaginer qu’elle s’inscrirait dans la durée tant le contexte et les conditions dans lesquels nous évoluions étaient peu propices à une telle initiative. Cependant, forts de notre volonté de ne pas laisser à d’autres le monopole d’observer et d’analyser l’entrée progressive du Sénégal dans la société de l’information et bénéficiant de la solidarité discrète mais agissante de personnes convaincues, comme nous, que les technologies de l’information et de la communication devaient être accessibles à tous afin que le plus grand nombre puisse en tirer profit pour son épanouissement individuel et collectif, nous avons poursuivis notre objectif avec détermination jusqu’à vous offrir ce 120ème numéro de Batik. En une décennie la formule n’a pas évolué sur la forme mais sur le fond, l’expérience aidant, le produit a gagné en qualité pour ne pas dire en maturité et nous pouvons dire sans forfanterie qu’il est un outil apprécié, utile et crédible comme en témoignent les nombreux messages de félicitation et d’encouragement que nous recevons régulièrement. D’aucuns nous reprochent parfois la sobriété, voire l’austérité, de la présentation qui ne s’embarrasse ni de couleurs, ni d’illustration et se contente d’un texte mis en forme de la manière la plus simple qui soit. Loin d’être une limite à corriger, il s’agit plutôt d’un choix délibéré qui correspond à la volonté de permettre à tous ceux qui se connectent dans des conditions difficiles à travers le continent africain de lire ce bulletin sans difficulté. Par ailleurs, tous ceux qui nous lisent doivent savoir que Batik, tout comme le site Web d’Osiris, sont les fruits d’un travail entièrement bénévole, pour ne pas dire d’un engagement militant. Nous ne bénéficions de l’appui d’aucun bailleur de fonds, sponsor ou mécène national ou étranger et cela nous permet d’une part d’exercer notre regard critique sur ce secteur, qui génère des sommes faramineuses, en toute liberté et d’autre part c’est une démonstration par l’exemple qu’il est possible d’agir et d’obtenir des résultats concrets à force de détermination et d’abnégation. Conscients que nous pourrions faire mieux, nous ne sommes donc pas peu fiers d’avoir pu relever le défi de paraître tous les mois pendant dix ans que l’actualité du secteur soit riche ou pauvre. Batik, et au-delà Osiris, se veulent des outils d’observation et d’analyse au service de tous ceux qui s’intéressent au développement de la société de l’information au Sénégal, et au-delà en Afrique, quel que soit leur statut, leur âge, leur sexe, leur nationalité et leurs convictions politiques, syndicales, religieuses, philosophiques ou autres. Nous situant à équidistance du gouvernement, des organismes d’aide bilatérale et multilatérale, des entreprises et de toute forme de pouvoir, nous ne sommes pas pour autant neutres et affichons sans masque les convictions qui sont les nôtres. Engagés mais pas partisans, nos prises de position mettent toujours en avant l’intérêt général, l’intérêt national ou les intérêts de l’Afrique. Nos analyses déplaisent parfois aux uns et aux autres mais il faut savoir que nous ne cherchons pas à plaire, jaloux que nous sommes de notre droit d’exercer un regard critique sur les stratégies, les politiques, les projets, les propos et les actes de tous ceux qui évoluent dans le secteur des TIC. Si cela ne nous vaut pas que des amis, nous n’avons pas pour autant d’ennemis et sommes résolus à poursuivre notre croisade au service la justice sociale, l’équité, la démocratie, la liberté, la solidarité, la transparence, le pluralisme, etc. pour faire en sorte que la société de l’information en construction soit source d’émancipation, d’épanouissement et de progrès.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

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